Voilà fini le statut de fille, je vais retrouver la vie plus sauvage... le frigo a été rempli de tommes et de fruits, légumes frais, c'est attendrissant... j'ai à peine eu droit aux questions et au couplet sur mon côté excessif (juste "c'est une passionnée qui n'en fait toujours qu'à sa tête" , ça va.... j'assume!)
Je vais frénétiquement vider l'appartement, il est temps de faire les cartons, j'aime bien, les tris, les allègements.. et vais vivre dans une cellule monacale! puis chez des amis- partis vers l'Atlantique -chez qui on était arrivés quand muté en corse (rentrés hagards de NY avec le décalage horaire et culturel!).
La boucle est bouclée, ça ressemble à un film avec récurrences...
Puis 2 mois d'Italie où j'ai invité des tas d'amis, maison ouverte, libertés et découvertes...
Plongeons dans les torrents glacés, Venise, l'Ombrie je crois, Salzbourg sûrement.. les montagnes à escalader, les repas sous les étoiles, fêtes de village, théâtre en friulan, cinema all aperto...
la perspective est joyeuse..
" Il y a sur terre de telles immensités de misère, de détresse, de gêne et d’horreur, que l’homme heureux n’y peut songer sans prendre honte de son bonheur. Et pourtant ne peut rien pour le bonheur d’autrui celui qui ne sait être heureux lui-même. Je sens en moi l’impérieuse obligation d’être heureux. Mais tout bonheur me paraît haïssable qui ne s’obtient qu’aux dépens d’autrui… Je préfère le repas d'auberge à la table la mieux servie, le jardin public au plus beau parc enclos de murs, le livre que je ne crains pas d'emmener en promenade à l'édition la plus rare, et, si je devais être seul à pourvoir contempler une oeuvre d'art, plus elle serait belle et plus l'emporterait sur la joie ma tristesse. Mon bonheur est d'augmenter celui des autres. J'ai besoin du bonheur de tous pour être heureux."
André Gide – Nourritures terrestres
