Floritalia
"Plus je vieillis, plus je vois que ce qui ne s'évanouit pas, ce sont les rêves. [Jean Cocteau]" |
Burano, nous avions pris la pluie, l'orage violent sur la lagune et pour rire nous avion acheté ces "imper-minables" , je me mettais sur la pointe des pieds pour atteindre au moins son sourire...
"L'absurde, c'est la raison lucide qui constate ses limites." |
Le vivant se fait alors séducteur ou menaçant par les odeurs, les goûts, les couleurs, les formes et, bien entendu, les sons : sifflements, chuintements, murmures, susurrements, gazouillis, bourdonnements, chuchotements, marmonnements, ronchonnements, cris, hurlements, râles et plaintes, grommellements, ramages, halètements, gémissements, grognements, grondements, acclamations, pleurnicheries ou geignardises, lamentations, braillements, piaillements, beuglements, glapissements, vociférations, rugissements, trilles et arpèges, craquements et claquements, bruissements, babil, vocalises et discours. Chaque être dit ce qu'il veut ou ce qu'il craint, mais surtout signe de sa voix la moindre parcelle du message. Son identité s'affirme à chaque articulation, il est tout entier connecté à chaque bribe de sa parole. Comme le dit le Tao Te King, " le nouveau-né crie toute le journée et ne s'enroue pas ". Il s'exprime sans se l'interdire, sans mêler de culpabilité à sa réclamation !
B. Auriol
Subjonctif
"L'absurde naît de la confrontation de l'appel humain avec le silence déraisonnable du monde." Albert Camus, in Le Mythe de Sisyphe |
4 heures du matin et le sommeil me déserte. Un chant d'oiseau accompagne l'ennui.. un très beau livre, très sombre ,aussi.. Je l'ai dévoré cette nuit mais ses méandres sont complexes. Douleur aiguë hier au plexus solaire, étouffement.Je retrouve sans difficultés les chemins de la spasmophilie, ce poing dans l'angle du coeur. Je sais pourquoi. Lise , deux ans sans elle ,et ce film allemand qui contait un suicide.. Debout, serrée sur cette date, je tenais. Mais le film a tracé les failles, il n' y avait plus moyen de contourner le choc. Il mettait des images sur ce que je me taisais. Bon ,enfin on s'en remet, c'est juste un crissement et puis la route continue.
Une vie ne vaut rien mais rien ne vaut une vie." | |
André Malraux |